AllonsNousLaisserMourirLaFrance


Allons-nous laisser mourir la France ?

Billet d’humeur de Bruno Lemaire, Club Idées Nation

Le président l’a dit : alors… Après avoir ‘pensé’ une croissance à 1,7% pendant la campagne présidentielle, avoir promis une croissance à 0.8%, après avoir craint une croissance de 0.3%, voilà que la messe – si l’on peut dire en parlant de Monsieur Hollande – serait dite. Il n’y a rien à faire, TINA aurait dit Madame Thatcher : There Is No Alternative. Bien heureux si nous n’entrons pas en récession en 2013.

Et pourtant, Marine Le Pen nous offre les deux seules voies pour échapper à cette litanie désespérante, qui consistent toutes deux à nous permettre de sortir de cet engrenage mortifère, accepté, voire voulu, par l’Europe. Reprendre notre souveraineté monétaire, et nous inspirer de l’esprit de la Charte de la Havane pour rééquilibrer nos échanges avec l’extérieur. Ces deux voies sont nécessaires, elles doivent être menées de front. Sur le fait que la zone euro soit un boulet pour la France, et une grande chance pour l’Allemagne, chacun le sait, ou devrait le savoir, nous n’insisterons pas ici sur ce point. C’est donc sur le deuxième point, celui du protectionnisme intelligent et équilibré, que nous allons dire ici quelques mots.

Contrairement à ce que feignent de comprendre nos opposants - dont mon presque homonyme de l’UMP, celui qui, en tant que ministre de l’agriculture ne savait pas, dit-on, ce que représentait un are – il ne s’agit pas de fermer nos frontières, mais de faire en sorte qu’il y ait un équilibre aussi précis que possible entre ce qui entre en France et ce qui en sort. Il n’y a pas besoin de savoir citer, dans le texte, du Shakespeare pour comprendre cela.

Cette recherche d’équilibre n’a donc rien à voir avec une quelconque fermeture des frontières, et comparer cette position à celle de Cuba ou de la Corée du Nord serait du plus haut ridicule, si cette caricature ne montrait pas, une fois de plus, que les tenants du système UMPS sont prêts à tout pour rester au pouvoir, et que ce ne sont donc pas les mensonges les plus éhontés qui les gênent.

Un exemple va nous permettre d’exposer ce principe d’échanges équilibrés, que Marine Le Pen dépeignait fort justement sous la locution d’écluses commerciales (qui peuvent s’appliquer aux biens et services mais aussi, par extension, aux échanges de capitaux et aux flux migratoires) : en fait, c’est un simple mécanisme d’import-export que nous allons exposer ici.

Toute entreprise, ou groupe d’entreprises, ou secteur d’activités voulant importer un certain volume de biens devra trouver une autre entreprise, ou groupe d’entreprises, ou secteur d’activités exportant un volume analogue de biens.

L’assiette de cet équilibre peut concerner un type de produits – le textile par exemple – un secteur d’activités – les machines-outils – une zone géographique (les échanges France-Allemagne ou France-Asie par exemple).

L’équilibre peut se concrétiser sous deux formes, une forme administrée – au niveau de l’administration des douanes – ou sous une forme marchande, par le biais de « droits à importer » ou de « taxes compensatoires » ces marchés pouvant être de « gré à gré » - un peu comme si une même entité faisait à la fois de l’import et de l’export – ou encore sur un marché ouvert.

Dans ce dernier cas une entreprise exportatrice recevrait par exemple un droit à importer de 10, 20, 30% de son chiffre d’affaires, qu’elle pourrait revendre à une entreprise voulant importer. La pression – tout à fait conforme à l’esprit de la charte de la Havane, celui d’échanges équilibrés et profitables - serait donc mise ainsi sur l’importateur potentiel, qui devra trouver ces « droits à importer » avant de pouvoir se livrer à son activité commerciale.

Voilà rapidement dit comment pourrait fonctionner ce rééquilibrage commercial, à la base du protectionnisme intelligent qui est le seul susceptible de nous faire sortir de la spirale « hollandaise », d’austérité et de désespoir, que nous propose notre gouvernement.

Commentaires

  1. Lundi 25 février 2013 :

    Silvio Berlusconi prône la sortie de l'euro.

    Beppe Grillo prône la sortie de l'euro.

    Ces deux hommes ont réuni plus de 50% des suffrages.

    Vers 19h20 :

    L'Italie submergée par une vague populiste.

    Submergée par la vague populiste, voilà l’Italie telle qu’elle se présente d’après les résultats du dépouillement au Sénat. Les voix des berlusconiens et des « grillini » - les partisans de l'ancien comique Beppe Grillo - atteignent ensemble plus de 50% des suffrages. Ils prônent l’un et l’autre la sortie de l’euro. Il faudra bien sûr attendre les résultats de la Chambre pour avoir une idée définitive mais on devine d’ores et déjà que la situation italienne ne pourra qu’être jugée inquiétante par le reste de l’Europe.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130225.OBS0031/l-italie-submergee-par-une-vague-populiste.html

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  2. Mardi 26 février 2013 :

    L’Italie provoque la panique dans les Bourses européennes.

    À l’instar des autres marchés européens, la Bourse de Francfort a flanché mardi, perdant plus de 2 % face aux inquiétudes d’un réveil de la crise de la zone euro à cause de l’incertitude politique régnant en Italie à l’issue d’élections serrées. Nettement dans le rouge toute la journée, l’indice vedette Dax s’est encore davantage enfoncé en fin de séance, pour clôturer en baisse de 2,27 % à 7 597,11 points.

    La Bourse de Paris a plongé elle de 2,67 % mardi, dans un marché effrayé par l’impasse politique qui se profile en Italie et ses conséquences économiques potentielles pour l’ensemble de la zone euro. À la clôture, l’indice CAC 40 a perdu près de 100 points (99,41 points) pour s’inscrire à 3 621,92 points, dans un volume d’échanges nourri avec plus de 4 milliards d’euros échangés.

    Du côté de la City, la Bourse de Londres a clôturé mardi sur une forte baisse de 1,34 %, toujours pour les mêmes raisons, l’indice FTSE-100 des principales valeurs a reculé de 84,93 points par rapport à la clôture de lundi, à 6 270,44 points.

    À Madrid, la bourse termine en baisse de 3,2 %.

    C’est en Italie que la baisse est la plus forte : la Bourse de Milan a connu une journée noire mardi, s’effondrant de près de 5 %. L’indice vedette FTSE Mib a clôturé en baisse de 4,89 % à 16 552 points.

    http://www.lepoint.fr/economie/l-italie-provoque-la-panique-dans-les-bourses-europeennes-26-02-2013-1633178_28.php

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  3. En zone euro, il n'y a pas que les pays du sud qui sont en faillite.

    La crise a des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne des Irlandais.

    Irlande : les trois quarts des ménages incapables de chauffer leurs maisons.

    Three quarters of households unable to heat homes.

    http://www.independent.ie/business/personal-finance/latest-news/three-quarters-of-households-unable-to-heat-homes-29095871.html

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  4. Vendredi 1er mars 2013 :

    Les chiffres du chômage en Europe viennent d'être diffusés par Eurostat pour le mois de janvier 2013.

    "Le chômage atteint 11,9% dans la zone euro, un nouveau record.

    Le taux de chômage de la zone euro s’est établi à 11,9% de la population active en janvier, un niveau record, selon les données publiées vendredi par l’office européen de statistiques Eurostat."

    http://www.liberation.fr/economie/2013/03/01/le-chomage-atteint-119-dans-la-zone-euro-un-nouveau-record_885544

    1- Médaille d'or : la Grèce. Chômage de 27 %.

    2- Médaille d'argent : l'Espagne. Chômage de 26,2 %.

    3- Médaille de bronze : le Portugal. Chômage de 17,6 %.

    4- Slovaquie : 14,9 %.

    5- Irlande et Chypre : 14,7 %.

    7- Lettonie : 14,4 %.

    8- Lituanie : 13,3 %.

    9- Bulgarie : 12,4 %.

    10- Italie : 11,7 %.

    11- Hongrie : 11,1 %.

    12- France et Pologne : 10,6 %.

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  5. Samedi 2 mars 2013 :

    Beppe Grillo veut renégocier la dette italienne.

    Beppe Grillo, leader du mouvement Cinq Etoiles (M5S), qui a réuni 25,5% des suffrages lors des législatives en Italie, veut renégocier la dette de son pays, a-t-il indiqué à "Focus".

    "Si la situation financière de l'Italie ne change pas, elle quittera l'euro", estime l'ancien comique.

    "Nous sommes écrasés, non pas par l'euro mais par notre endettement. Quand les intérêts atteignent 100 milliards d'euros par an, on est mort. Il n'y a pas d'alternative" à une renégociation de la dette, a déclaré M. Grillo dans l'hebdomadaire allemand Focus.

    Il a comparé les obligations d'états avec des actions d'entreprises : "quand j'achète une action d'une société, et qu'elle fait faillite, ce n'est pas de chance. J'ai pris un risque et j'ai perdu", a-t-il ajouté.

    Il affirme également que la situation est si précaire en Italie que "dans six mois, on ne pourra plus payer les retraites et les salaires du service public".

    En Allemagne, des voix se sont déjà fait entendre dans la frange euro-sceptique de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel, pour réclamer une sortie de l'Italie de la zone euro si un gouvernement prêt à continuer les réformes structurelles n'est pas mis en place.

    Rappel :

    La dette italienne franchit les 2.000 milliards d'euros.

    La dette de l'Italie a franchi en octobre pour la première fois le cap symbolique des 2.000 milliards d'euros, selon un document publié vendredi par la banque centrale italienne.

    La dette de l'Italie s'est établie à 2.014,693 milliards d'euros en octobre 2012, contre 1.995,143 milliards en septembre 2012, selon un supplément au bulletin mensuel statistique de la Banca d'Italia.

    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-dette-italienne-franchit-les-2-000-milliards-d-euros_365178.html

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  6. Union Européenne : quatrième trimestre 2012 :

    Portugal : baisse du PIB : - 1,8 %.

    Chypre : baisse du PIB : - 1 %.

    Slovénie : baisse du PIB : - 1 %.

    Danemark : baisse du PIB : - 0,9 %.

    Italie : baisse du PIB : - 0,9 %.

    Hongrie : baisse du PIB : - 0,9 %.

    Espagne : baisse du PIB : - 0,8 %.

    Allemagne : baisse du PIB : - 0,6 %.

    Finlande : baisse du PIB : - 0,5 %.

    France : baisse du PIB : - 0,3 %.

    Royaume-Uni : baisse du PIB : - 0,3 %.

    République tchèque : baisse du PIB : - 0,2 %.

    Pays-Bas : baisse du PIB : - 0,2 %.

    Autriche : baisse du PIB : - 0,2 %.

    Belgique : baisse du PIB : - 0,1 %.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-06032013-AP/FR/2-06032013-AP-FR.PDF

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  7. En 2008, la crise bancaire avait explosé les banques privées irlandaises. L'Etat irlandais avait alors choisi de payer des dizaines de milliards d'euros pour sauver de la faillite les banques privées irlandaises.

    Conséquence : l'Etat irlandais s'était retrouvé en faillite. L'Etat irlandais avait appelé à l'aide. Fin 2010, le FMI, l'Union Européenne et la BCE avaient prêté en urgence 85 milliards d'euros sur trois ans à l'Etat irlandais.

    Problème : aujourd'hui, trois ans après, l'Etat irlandais est incapable de rembourser ces 85 milliards d'euros.

    Mais attention ! Quand c'est un pays anglo-saxon qui est en défaut de paiement, il ne faut pas le dire !

    Il ne faut pas dire : "L'Irlande est en défaut de paiement".

    A la place, il faut dire :

    "Il ne s'agit pas seulement de l'allongement de la maturité des prêts, on peut vraiment penser à d'autres mécanismes possibles, mais cela inclura certainement l'extension de la maturité"

    L'Irlande a déjà annoncé à la BCE qu'elle remboursera la BCE en 2053 si tout va bien.

    Et aujourd'hui, l'Irlande vient d'annoncer au FMI qu'elle remboursera le FMI ... un jour.

    Vendredi 8 mars 2013 :

    Irlande : le FMI "ouvert" à un ajustement du programme d'aide (Christine Lagarde).

    Le FMI est "ouvert" à un ajustement des termes du programme d'assistance financière à l'Irlande afin d'aider le pays à en sortir et à faire son retour définitif sur les marchés, a indiqué vendredi à Dublin sa directrice générale, Christine Lagarde.

    "Nous avons l'esprit ouvert sur de nombreuses questions, de nombreux termes et conditions de la stratégie de sortie (du plan d'aide) jusqu'à un ajustement des prêts", a déclaré devant la presse la patronne du Fonds Monétaire International, lors de sa première visite dans l'un des trois pays de la zone euro placés sous assistance financière internationale, avec la Grèce et le Portugal.

    "Il ne s'agit pas seulement de l'allongement de la maturité (des prêts), on peut vraiment penser à d'autres mécanismes possibles, mais cela inclura certainement l'extension" de la maturité, a-t-elle ajouté.

    Les ministres des Finances européens se sont mis d'accord de leur côté mardi 5 mars sur le principe de rallonger les prêts accordés à l'Irlande et au Portugal et devraient annoncer une décision définitive lors de leur prochaine réunion en avril.

    Plombée par ses banques, l'Irlande avait appelé le FMI et ses partenaires européens à l'aide fin 2010 et obtenu un plan de sauvetage global de 85 milliards d'euros au prix d'une cure d'austérité drastique.

    Le pays, qui a retrouvé une croissance fragile et a entamé son retour sur les marchés l'été dernier, veut sortir à la fin de l'année de ce plan d'aide.

    http://www.romandie.com/news/n/Irlande_le_FMI_ouvert_a_un_ajustement_du_programme_d_aide_Lagarde75080320131230.asp?

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  8. Vendredi 8 mars 2013 :

    Allemagne : un allié de Merkel évoque une sortie de l'Italie de la zone euro.

    L'un des principaux dirigeants des libéraux allemands, partenaires de gouvernement d'Angela Merkel, a déclaré jeudi soir que l'Italie devait choisir entre un abandon de l'euro ou la poursuite d'une cure d'austérité drastique.

    Les élections législatives des 24 et 25 février en Italie n'ont pas dégagé de majorité en raison notamment de la percée du "Mouvement 5 Etoiles" de Beppe Grillo, virulent détracteur de la politique de rigueur mise en oeuvre depuis novembre 2011, à l'incitation de ses partenaires européens, par Mario Monti. Ce dernier a en revanche essuyé un échec électoral.

    "La décision de s'ajuster à la monnaie unique est une décision que l'Italie doit prendre pour elle-même, ce n'est pas à nous de la prendre. Si l'Italie ne veut pas le faire, elle doit en tirer les conséquences", a déclaré Rainer Brüderle, chef du groupe parlementaire du Parti libéral (FDP) au Bundestag, à l'antenne de la ZDF.

    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL6N0C083P20130308

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  9. Vendredi 8 mars 2013 :

    Italie : Fitch abaisse d'un cran la note du pays à BBB+, perspective négative.

    L'agence de notation Fitch a abaissé vendredi d'un cran la note souveraine de l'Italie, à "BBB+" contre "A-", assortie d'une perspective négative, devenant la première agence à dégrader la note du pays, plongé dans une impasse politique à la suite des élections législatives de février.

    "Le résultat peu clair des élections législatives italiennes des 24-25 février rend peu probable la formation d'un nouveau gouvernement stable dans les semaines à venir. L'incertitude politique croissante et le contexte peu propice à de nouvelles réformes structurelles représentent un choc supplémentaire pour l'économie réelle, alors que sévit déjà une profonde récession", explique l'agence Fitch.

    Les statistiques du 4e trimestre 2012 confirment que la récession en Italie est l'une des pires d'Europe, souligne Fitch qui table sur une contraction de 1,8% du PIB en 2013, dans la foulée du recul de 2,4% de 2012.

    Quant à la dette publique de l'Italie, elle devrait atteindre près de 130% du PIB en 2013, estime l'agence, qui rappelle qu'elle tablait sur 125% à la mi-2012.

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  10. Mardi 12 mars 2013 : mort officielle de la démocratie en Europe.

    Mardi 12 mars 2013 : naissance officielle de l'oligarchie en Europe.

    Strasbourg entérine le contrôle communautaire des budgets nationaux.

    Le Parlement européen a approuvé mardi 12 mars deux nouveaux règlements sur la gouvernance économique de la zone euro, dont l'un accorde un pouvoir de contrôle accru à la Commission européenne sur l'élaboration des budgets nationaux.

    Les gouvernements devront transmettre leur projet de budget 2014 avant le 15 octobre à la Commission européenne, qui veillera à ce qu'il respecte les critères de l'UE, notamment en termes d'endettement et de déficit.

    La Commission européenne pourra formuler des recommandations qui ne seront pas contraignantes, mais les gouvernements qui n'en tiendront pas compte s'exposeront à des sanctions.

    Les membres non-élus de l'oligarchie, qui ont le pouvoir, qui ont le vrai pouvoir, sont les suivants :
    José Manuel Durão Barroso
    Catherine Ashton
    Viviane Reding
    Joaquín Almunia
    Siim Kallas
    Neelie Kroes
    Antonio Tajani
    Maroš Šefčovič
    Janez Potočnik
    Olli Rehn
    Andris Piebalgs
    Michel Barnier
    Androulla Vassiliou
    Algirdas Šemeta
    Karel De Gucht
    Tonio Borg
    Máire Geoghegan-Quinn
    Janusz Lewandowski
    María Damanáki
    Kristalina Georgieva
    Günther Oettinger
    Johannes Hahn
    Connie Hedegaard
    Štefan Füle
    László Andor
    Cecilia Malmström
    Dacian Cioloş

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