De_nouvelles_filières_industrielles_Pour_une_planification_raisonnée

Pour une planification raisonnée et raisonnable dans un nouveau contexte économique, bancaire et financier.

La proposition de Dominique de Villepin repose sur un constat qu'il est difficile de contester. Les faits sont là, et ils sont têtus. De fait, il est certain que les PME et PMI françaises sont à la fois sous-capitalisées, peu exportatrices, et insuffisamment nombreuses.

Je crois donc que personne de sensé ne peut critiquer son premier paragrpahe. Pour le reste, en dehors d'un diagnostic d'ordre très général, les solutions proposées n'apparaissent pas à la hauteur du prooblème abordé.
Il ne s'agit pas ici de mettre en doute la sincérité de Monsieur Villepin, ni de lui reprocher de n'avoir sans doute jamais vraiment travaillé en entreprise, et encore moins dans l'une de celles qu'il cherche à juste titre à défendre.
Il est sans doute utile pour une entreprise de pouvoir s'appuyer de façon stable sur un réseau bancaire, sans devoir subir des décisions le plus souvent contracycliques de la part de son banquier: trop prêter quand tout semble bien aller, ne plus prêter quand tout va mal.

L'idée d'essayer de privilégier certaines filières - en revenant ainsi à ce qui a été l'un des piliers du redressement de la France au cours des Trente Glorieuses - n'est pas non plus à rejeter.

Mais au delà de ces idées générales, et peut être généreuses, il conviendrait cependant de se demander pourquoi le tissu industriel français se retrouve dans cet état. J'y vois au moins trois raisons, chacune d'ordre systémique.

Tout d'abord, les entreprises, comme les ménages et les administrations, sont trop endettées, et ce pour la même raison, trop souvent passée sous silence: des taux d'intérêts trop élevés, bien supérieurs à ce que la croissance 'normale' d'une économie moderne peut supporter, ce qui implique un développement parasitaire de la sphérre financière au détriment de la sphère réelle. La fameuse loi Pompidou-Giscard n'est pas la seule responsable de cette économie d'endettement et de 'financiarisation'. Il est évidemment insensé, sur le long terme, d'emprunter plus qu'on ne pourra jamais rembourser, du fait du niveau des taux d'intérêt demandés. Seule la spéculation et un court-termisme aveugle peuvent laisser espérer des rendements de l'ordre de 10 à 15% quand le taux de croissance est à 2%.

La deuxième raison, bien connue aussi, est le carcan imposé par l'Euro, qui fige des économies aussi différentes que celle de l'Allemagne, de la France, du Portugale et de la Grèce dans un même moule, en enlevant toute possibilité d'ajustement monétaire aux pays - et donc aux entreprises - de l'Eurozone

La troisième raison, plus spécifique, est liée à un manque de coopération entre les entreprises et les bassins d'emploi, et entre les entreprises et les organismes de formation, des CFA jusqu'aux Universités. Avant de songer sérieusement à reconstruire une filière, il faudrait peut être inciter les entreprises à coopérer entre elles, en teant compte des spécificité régionales et de leur know how particulier: Allemagne et Japon ont su le faire, chacun à sa façon. Quant à la collaboration indispensable entre bassins d'emploi, orgnismes de formation et entreprises, elle est encore bien loin de ce qu'il faudrait faire.

Alors oui à des filières d'excellence, mais dans le cadre d'une refonte complète du système banco-financier actuel, sans oublier de tout faire pour que de nombreux accords, aussi variés que possible, puissent être passés entre entreprises et organismes de formation et de recherche, sans oublier les premiers concernés, les 'travailleurs' - de l'industrie ou des services, de l'agriculture ou de la haute technologie - et les consommateurs qui ont évidemment leur mot à dire à la fois sur leurs compétences et leurs besoins.

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